(chanson sujette aux sautes de strophes)
tu ne sais pas pourquoi tu pleurestu ne sais pas pourquoi tout meurt
pourtant tout meurt, pourtant tu pleures
tu ne sais plus comment tu vis
tu ne sais plus comment on rit
pourtant tu as ri, à ce qu'on dit
tu ne comprends plus quand on te cause
qu'on te peint la vie en mots roses
pourtant tu causes, tu causes, tu causes
tu ne sens plus le vent jouer
dans ton cou, sur ton front, ton nez
le vent a ses deux joues trouées
tu ne sens plus la joie se plaire
dans tes orteils, dans tes artères
tu es le roi du rocking-chair
tu ne captes vraiment plus grand chose
ton magnétoscope est sur pause
et le zapeur est sous hypnose
tu perds tes cheveux et tes kilos
t'es cerné, t'es vieux, t'es pâlot
tu sens bon l'odeur du caveau
tu perds tes plumes, ta peau, tes os
tu te sens léger comme un veau
comme une enclume sous un cargo
tu ne sais plus ce qu'ils se disent
lorsque le désir les aiguise
tu feins leur faim, tu te déguises
tu aimerais bien, parfois, te taire
apprendre le silence des pierres
avant la terre du cimetière
tu vois la neige qui tombe, grise
sur tes écrans, sur tes valises
ta vie n'est que parties remises
tu jurerais qu'on t'a menti
qu'on t'a pas dit quoi, pas dit qui
tu sais juste plus ce que tu dis
tu entends crisser l'horizon sous
les bottes en cuir d'un soir jaloux
les bottes sont sales, le soir est saoul
tu cours le long du quai en sueur
tu manques d'air, tu manques l'heure
tu fais de l'apnée dans ta peur
tu n'entends plus un cri quand tu cries
ne sens plus d'envie quand tu vis
pourtant tu cries, pourtant tu vis
tu voudrais encore tuer le temps
en chantant mais le temps t'attend